La méthode Vittoz
Son histoire, ses applications
Le docteur Vittoz
Cette présentation de la vie du docteur Roger Vittoz s’inspire très largement de la biographie parue dans l’ouvrage du docteur Vittoz : Notes et pensées, angoisse ou contrôle, édité chez Téqui.

Roger Vittoz, un médecin généraliste audacieux et visionnaire
Né à Morges, sur les rives du lac Léman, le 6 mai 1863, Roger Vittoz passa son baccalauréat à Lausanne où il entama des études de médecine qu’il acheva à la Faculté de Genève où il reçut, à 23 ans, son grade de médecin summa cum laude.
Nous savons que les suites d’une grave scarlatine sont à l’origine des recherches qu’il a entamées à la même époque et qui ont abouti à l’élaboration de sa Méthode, méthode tout à fait originale puisque c’est sur lui-même qu’il l’a forgée et expérimentée dans ses détails avant de l’offrir à ses patients.
Après avoir exercé à La Brévine où il se prodigua sans compter pendant sept ans, il s’installa dans le canton de Neuchâtel, aux Verrières, près de la frontière française et fut conduit à s’intéresser toujours davantage aux psychasthéniques* qui venaient grossir sa clientèle de médecine générale.
Un rayonnement international
Les succès qu’il obtint avec des malades réputés incurables le firent connaître jusqu’aux Etats-Unis, ainsi qu’à la cour impériale de Russie et on surnomma Train Vittoz le rapide qui venait de Paris et passait aux Verrières. En 1904, devant cette notoriété croissante, le docteur Combe, médecin et professeur de pédiatrie, insista pour qu’il vînt s’installer auprès de lui à Lausanne afin d’y prendre en charge une clientèle étrangère déjà importante. Le 8 décembre de cette même année, le docteur Vittoz annonça donc son départ à la commune des Verrières et la consternation fut grande tant il y avait éveillé d’affection. Son souvenir y était évoqué avec émotion bien des années plus tard.
La célébrité de Vittoz lui attira la clientèle de bien des grands de ce monde. Avec la même simplicité, il recevait riches et pauvres et la souffrance seule le trouvait attentif et toujours disponible. Qu’il n’ait pas « fait fortune » prouve que son désintéressement égalait son inlassable et si délicate bonté. Jusqu’à l’extrême limite de ses forces, il vécut pour ses malades.
* nerveux, anxieux, dépressifs, inhibés,…


Les ouvrages fondateurs
En 1911, il confia aux éditions Baillière à Paris le manuscrit exposant le résultat de ses recherches. Depuis cette première édition, Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral connaît une diffusion ininterrompue.
Un homme bon
(…) Le docteur Vittoz vécut à Lausanne, villa Cimerose, avenue des Tilleuls, à mi-hauteur de l’avenue d’Ouchy. Pendant vingt ans encore, le docteur Vittoz accueillit là, avec son infinie bonté, le défilé ininterrompu des « nerveux » venus le consulter du monde entier.
Exactement un an avant sa mort, il se sut gravement atteint physiquement, ce qui fut confirmé par l’apparition des premiers symptômes du cancer qui devait l’emporter. «J’ai fait tout de suite mon acceptation et cela m’a beaucoup aidé». Son inaltérable sérénité au milieu des grandes souffrances fut la meilleure « preuve » de la vérité profonde de tout son enseignement.
Ainsi qu’il avait vécu, gardant jusqu’au bout sa lucidité comme il l’avait désiré, c’est en grand chrétien qu’il s’éteignit chez lui, à Lausanne, en avril 1925.
Ses obsèques furent célébrées trois jours plus tard au temple de la Croix d’Ouchy.
La méthode Vittoz
Pour quoi ?
La méthode Vittoz permet d’obtenir un équilibre intérieur en réalisant l’unité du corps et de l’esprit et en acquérant la maîtrise de sa volonté.
Elle conduit à vivre en plénitude le moment présent, « ici et maintenant ».

Agir avec la conscience de l’instant présent, cela donne un calme et une sincérité absolus.
Par quels moyens ?
La méthode Vittoz est une technique simple et précise élaborée par le docteur Roger Vittoz et décrite dans son ouvrage Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral publié en 1911.
Il s’agit d’une méthode active par laquelle le sujet se reconstruit lui-même, sous la conduite d’un praticien expérimenté, grâce à des exercices simples. Ceux-ci visent à restaurer trois fonctions essentielles en vue d’améliorer le « contrôle cérébral » : la réceptivité, la concentration et la volonté.
L’apprentissage des exercices ne peut se faire – dans un premier temps – que sous la conduite d’un éducateur faute de quoi les exercices perdraient de leur sens et de leur efficacité.
La notion de contrôle cérébral, centrale dans la méthode Vittoz – et qui peut sembler a priori intimidante – désigne la capacité d’équilibrer ce que Vittoz nomme le cerveau conscient (jugement, raison, volonté) et le cerveau inconscient (instincts, associations d’idées…). Un manque de contrôle cérébral, ou une instabilité de ce contrôle, provoque chez le sujet toutes sortes de symptômes organiques sur les systèmes digestif, cardio-vasculaire, nerveux ou encore musculaire, ou psychiques : état de rêve demi-conscient, fatigue cérébrale, agitation, confusion mentale, obsessions, phobies, anxiété, dépression, angoisse, indécision, manque de volonté…
Les exercices donnent la preuve absolue qu’on peut se contrôler.
Les trois temps de la méthode

Éveiller la réceptivité
Elle permet de se rendre présent à la réalité par l’accueil des sensations pures fournies par nos cinq sens (vue, ouïe, toucher, goût et odorat) ainsi que par nos mouvements, sans parasitage de la pensée. La réceptivité redonne une conscience exacte du corps ainsi que du monde extérieur et procure la détente à un cerveau surmené. La multiplication d’actes conscients -c’est à dire pendant lesquels la personne est parfaitement présente à ce qu’elle fait, sans aucune distraction- modifie en profondeur le fonctionnement cérébral et permet de retrouver le contrôle de ses actes et de ses émotions.
Le réceptivité, c’est tout !

Éduquer la concentration
Les exercices mentaux de concentration (graphiques, concentration sur une sensation, une idée…) ont pour but de rétablir le contrôle des idées, c’est à dire d’obtenir des idées nettes, précises et facilement exprimables. Sans tension, ni crispation, la concentration est définie par le docteur Vittoz comme «la faculté de pouvoir fixer sa pensée sur un point donné, de suivre le développement d’une idée sans se laisser distraire, simplement de pouvoir s’abstraire dans une lecture, dans un travail quelconque.»
La concentration, c’est l’assimilation de ce qui est perçu par la réceptivité.

Fortifier la volonté
Après avoir acquis le contrôle des actes et des idées par le développement de la réceptivité et de la concentration, la personne s’exercera à des actes volontaires afin de retrouver le contrôle de sa volonté. Ni tension, ni volontarisme, la volonté s’appuie sur la réceptivité, la concentration et les actes conscients. On rééduque sa volonté une fois que ces acquis sont bien intégrés. La volonté est une «énergie», une force présente en chacun, qu’il faut parfois débloquer et apprendre à utiliser.
La liberté du vouloir donne cette maîtrise et cette sérénité que rien ne trouble.
Et après ?
Ce travail accompli fidèlement amène à devenir acteur de sa vie, rend capable de prendre des décisions et de ne plus subir les évènements. Il permet enfin à la personne de grandir en liberté et de s’unifier.
Bibliographie
Cette bibliographie sommaire et non exhaustive propose quelques ouvrages fondateurs pour mieux comprendre la méthode Vittoz. Il est possible de trouver d’autres ouvrages, notamment chez Téqui éditions.
Docteur Roger Vittoz, Traitement des névrose, éd.Téqui
Docteur Roger Vittoz, Notes et pensées, angoisse ou contrôle, éd. Téqui
Docteur Pierre d’Espiney, La psychothérapie du docteur Vittoz, éd. Téqui
Germaine Laurent-Kaeppelin, Qu’est-ce que la méthode Vittoz? Un art de vivre, éd. Téqui
Chantal Ranger, Vouloir et accepter avec Vittoz, éd. Téqui
Chantal Ranger, De la tension à la contemplation par la méthode Vittoz, éd. Téqui
Chantal Ranger, Vivre le temps présent, clef de la plénitude – Les outils de la méthode Vittoz, éd. Téqui
Chantal Ranger, La méthode Vittoz, les vibrations cérébrales, éd. Téqui
Christiane Zéphir, Mon expérience du Vittoz, du rêve à la réalité, un chemin de bonheur, éd. Téqui