Vivre dans le présent

Publié par Salvatore Scire le

La nécessité (vitale) de sentir

Deuxième séance chez Madame Olivier.
Je te la résume, chère Grande, en t’annonçant que je comprends mieux la nécessité (vitale) de sentir. 
La sensation est l’antidote des idées fausses — partant le remède pour les cerveaux en rupture de contrôle. Nous pensons trop et cet excès peut mener à penser mal. Pourquoi ? Parce que le cerveau n’émet pas seulement des idées, il reçoit bel et bien nos sensations. Une balance établie par la nature, mais compromise par une surcharge d’idées dans un plateau et une négligence de ce qui pèse dans l’autre. Ce manque d’attention à l’arrivée des informations sensorielles les rend si faibles, si menues, si légères à notre conscience qu’elles ne font plus le contrepoids.
Déséquilibre. 
Vittoz arrive et dénonce le vice : vous éprouvez encore des sensations, mais déformées, exagérées ou feutrées parce qu’elles passent par le jugement ou l’émotivité. 
Ah ! Oui, nous leur avons collé des étiquettes selon leur signification ou le sentiment qu’elles procurent. Vittoz nous apprend ou réapprend à les accueillir toutes nues, telles qu’elles se présentent et non frelatées par l’idée qu’on s’en fait. 
Voilà pourquoi, ma chérie, il faut rééduquer notre accueil aux sensations sans émettre d’opinion : bonnes ou mauvaises, agréables ou irritantes, utiles ou négligeables. Voilà pourquoi l’acte senti est bienfaisant. Voilà pourquoi la paumée que je suis a besoin de reprendre contact avec le réel, le vrai, le juste. En direct. 
Dans la pratique, c’est vivre le présent, avec son corps, et non seulement avec sa tête.
En entier, quoi !

(Louise Bron-Velay, Une histoire vécue du Vittoz, Ed. Téqui, p. 53)

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