Le Cheval et Vittoz
Pourquoi le cheval ?
Le cheval est utilisé en thérapie car c’est un animal extrêmement sensible, un animal grégaire qui a besoin de relations.
Chez le cheval, la tension ne reste pas, il a une capacité à s’apaiser rapidement. Il a une perception de ce qu’on lui propose dans l’instant.
Le cheval, présent depuis plus de 55 millions d’années, est passé d’un petit animal de forêt, gros comme un lièvre, à un grand animal de plaine de plus de 500 kg. Son adaptation au changement est donc inscrite dans sa nature. Il a conservé un instinct de proie et est doté de capacités sensorielles exceptionnelles indispensables à sa survie. Pour lui, percevoir les stimuli de son environnement et les intentions de l’autre est en effet une question de survie.
Cela fait de lui un expert en communication non verbale et, par conséquent, un partenaire d’apprentissage extrêmement pertinent. Il détecte en effet nos intentions, nos doutes, nos émotions et apporte une réponse immédiate à nos comportements.
Le cheval est un véritable accélérateur de prise de conscience et guide ainsi vers la connaissance de soi et le développement de l’autonomie. La capacité du cheval à être dans l’instant présent est une aide précieuse pour nous conduire à nous connecter à nos sensations.
Les chevaux ont besoin de s’identifier entre eux. Quand le cheval se trouve en présence d’un humain, il a besoin de reconnaître si celui-ci est un danger ou un référent. Peut-il faire confiance ou doit-il fuir ? De nombreux signes vont nous indiquer qu’un cheval commence à ressentir de la crainte, et qu’il va peut-être chercher à fuir. On observera la position des oreilles, de l’encolure, de la queue, l’expression des yeux et différents rictus, son agitation, l’accélération du souffle… A l’arrêt, on peut aussi observer la position de ses pieds. Si ses quatre pieds sont écartés, il est sur la défensive.
Le cheval comme un miroir
Le cheval devient un révélateur de nos intentions. Il montre instantanément le résultat de nos comportements.
Voici un exemple de travail dans un espace délimité avec un licol et une longe : je commence par la prise de contact avec le cheval en apprenant à lire les signaux forts (naseaux, port de la queue, position des pieds, respiration … ) et j’accueille ce qui se passe, je reçois ce que me renvoie le cheval. Si je ne suis pas en réceptivité, que je suis tendu ou que j’ai peur, le cheval ne se laisse pas approcher. Puis je mets le cheval en mouvement. A travers la longe que je tiens, je transmets une certaine intensité. Pour cela, je dois émettre une intention et noter mon degré d’énergie.
Je dois avoir conscience de donner une direction au cheval et l’amener à collaborer avec moi. De nouveau, que me renvoie le cheval ? Je décode encore une fois les signaux émis ! Est-ce qu’il me suit de bon gré, la longe détendue, avec la tête relâchée, en confiance, ou au contraire, manifeste-t-il une réticence à travers sa position, la tension de la longe et de son corps… ? Il est comme un miroir de mes tensions et de mon manque de réceptivité ou de ma pleine présence.
C’est le cheval qui indique l’évolution intérieure de la personne
Le travail avec le cheval permet grâce à des prises de conscience, de dépasser des peurs, des blocages ou des croyances. D’une séance à l’autre, si l’attitude du cheval n’a pas changé, c’est que les prises de conscience n’ont pas encore fait évoluer la personne.
C’est le cheval qui manifeste l’évolution intérieure, ce qui permet de travailler :
1) la réceptivité : recevoir les signaux du cheval, sans cela pas de communication, et observer les réponses
2) la concentration : la personne doit se concentrer sur son intention pour pouvoir la communiquer
3) la volonté : je décide de mener le cheval à tel endroit, par tel chemin.
Voilà pourquoi je trouve que le cheval est un magnifique partenaire pour travailler en Vittoz : il apprend à être dans l’instant présent, à se reconnecter à soi. Le travail avec le cheval nécessite d’être pleinement présent et concentré, avec une volonté claire !
Valérie Richard (éducatrice de « La Méthode Vittoz »)
